Entretien avec Oud Maestros Le Trio Joubran

Que considérez-vous comme les éléments essentiels de votre musique ?

La profondeur des émotions, est l'un des éléments essentiels de notre musique, Le Trio Joubran s'efforce de comprendre pourquoi ils utilisent une note mieux qu'une autre, comment une mélodie devient une mélodie, une image d'abord, une direction, un sentiment, et un message, certaines mélodies commencent par un moment d'une vie pour l'un des membres du groupe, et cela se développe en un concept, puis une mélodie.

En tant que compositeurs, nous visons à ramener ou à raviver des émotions que nous, les êtres humains, avons commencé à mettre de côté, malheureusement, les médias, les médias sociaux nous ont engourdis et nous ont fait vivre une vie illusoire de force, de beauté, de puissance et de gloire, ce qui est 't beaucoup d'un reflet de la réalité.

Autre élément musical tel « l'Improvisation » dont nous nous assurons toujours que l'album a, ou la performance a, pour garder notre musicalité en alerte, et ou la fraternité en mouvement, nous improviser c'est vivre, c'est changer, d'un concert à l'autre, c'est découvrir vous-même, et laissez l'autre mieux vous découvrir.

Qui peux-tu citer comme tes principales influences musicales ?

Dernièrement, quelques-uns tranquilles! Difficile de ne pas mentionner la carrière de Paco de Lucia et Keith Jarrett pour Adnan, et des artistes classiques comme Abdel Wahab pour Samir, et l'influence du chant arabe traditionnel pour Wissam.

En même temps, on écoute tous des musiques différentes, du jazz, du tango, de la pop, du rock, du tango et du classique occidental et oriental ! Je crois qu'il faut écouter et continuer à écouter tous les types de musique, on trouve des éléments qui inspirent dans tous les genres de musique.

Comment l'ensemble a-t-il évolué depuis vos premiers enregistrements ?

Le premier enregistrement, je pense, était expérimental dans le sens où nous essayions de voir si ça marchait, et ça a marché !

Avoir trois oudistes, compositeurs, virtuoses, c'est un gros challenge. Nous avons réussi parce que nous sommes frères et nous avons pu bien gérer cette mission difficile et tranquille parce que nous nous sommes permis de dévoiler des côtés cachés de nous-mêmes, que d'autres pourraient aimer ou ne pas aimer, mais la confiance, qui est un autre sens de « fraternité », pourrait permettre cela.

A cette époque, la composition était une cible secondaire, même si aujourd'hui, nous nous sommes prouvé que ça marche, qu'il ne faut pas de limite à la composition, et qu'il n'est pas toujours nécessaire de prouver nos compétences techniques. Aujourd'hui, on s'arrête au titre, et on s'arrête au message. Nous nous assurons que le message est là et que la composition doit le servir, par la complexité, la longueur, la directivité, les sons et instruments, et les notes.

Les trois frères jouent du oud, le luth arabe. Où ont-ils suivi la formation ?

Nous venons d'une famille fusionnée avec la musique et la fabrication de oud, notre père est la troisième génération de la famille qui construit l'instrument.

Samir, l'aîné, avait son frère aîné le Oud à la maison ! Il a étudié avec un professeur local, puis est allé au Caire pour apprendre la musique.

Wissam a commencé très jeune à apprendre la musique et le violon, puis a pris le oud comme langue et a étudié la lutherie en Italie (Institut Antonio Stradivari).

Adnan, avait deux frères joueurs de oud et un père fabricant de oud, il n'avait donc pas le choix de fuir ce monde ! Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans qu'il a pris l'instrument entre ses mains et a essayé de jouer, et à l'âge de 18 ans, il était en tournée sur scène après s'être auto-formé et avoir écouté ses frères et de nombreux autres musiciens et musiciens.

Qui fabrique vos ouds ?

Wissam Joubran.

Où êtes-vous actuellement basé ?

Adnan à Londres, Samir entre Paris et Ramallah, et Wissam à Paris.

Parlez-nous un peu de votre nouvel album The Long March.

Deux ans de discussions et deux autres années d'enregistrements ! Non pas que cela doive prendre autant de temps ! Mais nous avons été occupés à tourner avec l'album précédent, et de petits projets à côté, comme la musique de films et d'émissions importantes, et aussi parce que nous vivons séparément maintenant, chacun avec sa famille grandissante, et chacun dans un pays différent. Nous nous rencontrons lors de tournées et discutons puis consacrons une période d'enregistrement. Mais ce temps a donné de la maturité aux pistes et aux idées.

Dans cet album, nous avons essayé d'atteindre un public plus large et de présenter le oud à un public plus large, nous avons également essayé de présenter de nouveaux sons aux auditeurs du oud. Nous avons de l'électronique, des sons orchestraux, tribaux et des voix. Le oud est le chanteur et tous les autres éléments soutiennent le chanteur pour représenter l'histoire.

Le corps de l'album est le poème de Mahmoud Darwish, qui dit le message de l'album. Les titres des morceaux sont extraits de ce texte qui tente de raconter ce monde de l'industrie et du pouvoir  que nous sommes des humains. Avant et après tout, notre humanité devrait rester, malgré la réalité de l'effacer, et avant que ce pouvoir ne puisse l'effacer, nous défendrons tout ce que nous avons, même nos dernières chansons.

Nous avons collaboré avec le producteur musical Renaud Letang, ce qui est une expérience incroyable, pour remettre notre bébé (composition) et un autre musicien et maître de production le regarde et en prend l'essence.

Nous avons également eu le privilège de collaborer avec Roger Waters pour deux titres : un single que nous avons sorti sous forme de clip vidéo sous le titre « Supremacy » avant l'album ; et un autre morceau, "Carry The Earth" dans l'album comme une dédicace à quatre garçons tués sur la plage de Gaza par les forces israéliennes.

Aussi avec Mohammad Motamdi, un incroyable chanteur et chanteur d'Iran; un orchestre oriental de Turquie ; ainsi qu'un orchestre occidental de Macédoine ; et bien d'autres musiciens talentueux !

Nous avons réussi à colorer l'album. Chaque titre doit avoir une couleur et une influence différente, et dans le même avoir un seul message unissant les pistes.

​